Résumé:
Le littoral nord-est algérien est depuis longtemps exposé à d'une pollution marine
croissante, principalement due aux activités industrielles et urbaines. Cette contamination est
partiellement atténuée grâce à la capacité de résistance et de biodégradation des micro-
organismes présents dans ce milieu permettant ainsi de limiter les effets indésirables sur
l'écosystème marin. Dans le cadre de la surveillance de la qualité de l’eau littorale, une étude
microbiologique a été basé sur des analyses physique-chimiques réalisées in situ et
microbiologiques assurées dans le laboratoire pédagogique de l’université de Guelma. Un
prélèvement d’eau de mer a été effectué mi- février sur trois sites d’échantillonnage (plage des
Sables d’Or, El-hnaya et Draouche) de l’année en cours.
L’analyse physico-chimique des eaux de mer a révélé des conditions globalement proches
des normes, avec quelques perturbations. Un pH légèrement acide et un potentiel
d’oxydoréduction bas indiquent un milieu réducteur pauvre en oxygène. Une dilution par des
apports d'eau douce est suggérée par la salinité, la conductivité et les solides totaux dissous.
L’oxygène dissous et la saturation sont faibles, traduisant une possible hypoxie liée à une
surcharge organique. Enfin, la température demeure constante et atteigne celles de la saison,
influençant les équilibres biologiques et chimiques du milieu.
L’analyse microbiologique des échantillons d’eau de mer provenant de trois sites côtiers
a révélé une contamination variable, majoritairement d’origine anthropique. Les cultures sur
différents milieux (gélose nutritive, Chapman, MacConkey, Sabouraud) ont montré une forte
charge bactérienne, notamment sur la gélose nutritive, indiquant une pollution organique. La
présence de staphylocoques sur Chapman témoigne d’une contamination humaine, tandis que
les entérobactéries isolées sur MacConkey suggèrent une pollution fécale. Des levures et
moisissures comme Rhodotorula, Saccharomyces, Penicillium et Aspergillus ont également été
détectées, confirmant un environnement riche en matière organique. L’observation
microscopique a révélé des bactéries mobiles, des formes variées, et une prédominance de Gram
positif, plus résistantes aux conditions marines. Les tests biochimiques (API) ont permis
d’identifier plusieurs espèces indicatrices de pollution, dont certaines potentiellement
pathogènes. L’ensemble des résultats souligne l’impact des rejets humains sur la qualité de l’eau
de mer et la nécessité d’un suivi régulier pour limiter les risques sanitaires et préserver
l’écosystème côtier.