Résumé:
Cette étude ethnobotanique menée dans la région de Guelma sur une période de trois
mois (Mars, Avril et Mai 2025), vise à explorer les connaissances, les usages et les
perceptions liés aux plantes médicinales. Pour ce faire, quatre questionnaires distincts ont été
élaborés et adressés à différents groupes cibles : 250 répondants issus de la population
générale, 11 herboristes, 11 pharmaciens et 3 praticiens en médecine naturelle (des
guérisseurs).
Les résultats révèlent une connaissance généralisée des plantes médicinales, transmise
essentiellement par voie orale à travers la famille et le milieu social. Parmi les espèces les plus
fréquemment citées figurent le thym, la menthe, la camomille, l’armoise et le romarin. Les
formes d'utilisation les plus courantes sont les tisanes, les inhalations et les cataplasmes.
Par ailleurs, quinze plantes médicinales poussant dans la région de Guelma ont été
abordées, à savoir : genévrier, rue de Syrie, armoise, coptis, lavande, lierre grimpant, thym,
chardon marie, camomille, cyprès, menthe, eucalyptus, marrube blanc, rue sauvage, lentisque
et orite.
Bien que 98% des participants aient affirmé constater une amélioration grâce à l’usage
des plantes, une proportion importante ignore les effets secondaires potentiels ou néglige le
respect du dosage, ce qui représente un risque sanitaire. Par ailleurs, les professionnels
interrogés ont souligné l’intérêt croissant pour la phytothérapie, tout en mettant en avant les
difficultés d’approvisionnement, le manque de documentation et l’absence de collaboration
avec les institutions de recherche.
Cette recherche recommande une structuration plus rigoureuse du secteur à travers la
formation, la réglementation et la valorisation du patrimoine phytothérapeutique local. Le
développement de bases de données scientifiques et d’un cadre réglementaire adapté
permettrait d’assurer un usage plus sûr, efficace et durable des plantes médicinales en Algérie