Résumé:
La pénéiculture en Algérie est encore très faible malgré un potentiel biologique tant considérable avec un réseau hydrographique exceptionnel et plus de 1500 km de littoral encore sauvage. Bien que le ratio alimentaire soit passé de 3,02 en 1999 à 5,12 kg/hab/an en 2006, cela reste bien en dessous de celui de 2 pays maghrébins : le Maroc 8,5 (1996) et la Tunisie 10,5 (1996). Quant à la moyenne mondiale, elle est de 13,4 kg/hab/an. Les crevettes marines natives sont présentes sur la côte algérienne. Surexploitées, ces espèces ont un prix extrêmement élevé sur le marché local (plus de 4000 da/kg).
Conscient des problématiques liées à l’élevage de crevettes dans le monde (destruction des biotopes, pathologies, antibiotiques…), l’Algérie peut développer une crevetticulture intensive, viable et respectueuse de l’environnement en effectuant le transfert de technologies (alimentation biologique, prévention des maladies, amélioration génétique, etc.) disponibles dans le monde en conservant un protocole de production de type asiatique à l’image du projet de crevetticulture initié par le CNRDPA et réalisé en partenariat avec le soutien scientifique et stratégique de l’équipe KOIKA de la (Corée du Sud). Le présent projet a permis la sélection d’une dizaine de participants dans une formation réparti en 4 activités à la fois théorique et pratique (maturation et reproduction, larviculture, grossissement et évaluation technique économique) sur un ensemble de 86 individus (50♂ et 36♀) de la crevette à patte blanche Litopenaeus vannamei à la ferme de crevetticulture de la Marsa – Skikda, dans la période allant du 27 juin au 20 septembre de 2018. Des protocoles de travail pour la filière d’élevage des pénéidae ont récemment paru. L’équipe de formation en a préconisé l’emploi pour suppléer au manque dans l’exercice pratique.
Le laboratoire de Conservation des Zones Humides, Université 8 Mai 1945 - Guelma s’est fortement attaché et déploie son activité dans cette filière, sans négliger, tant s’en faut, les recherches scientifiques, qui aboutirons certainement un jour à améliorer le rendement de la filière crevetticulture en Algérie. Le résultat de ce projet est très encourageant et devra être répétée en association avec le projet au fur et à mesure de son développement pour former les futurs aquaculteurs, techniciens et chercheurs, acteurs de la production.
