Résumé:
Parmi les différents types de piles à combustible existantes, la PEMFCs et DMFCs ont
bénéficié de beaucoup de recherches durant les deux dernières décades. La première utilise
l’hydrogène comme combustible et la seconde le méthanol. Les inconvénients relatifs à
l’utilisation de ces deux combustibles ont poussé la communauté scientifique à l’exploration de
la possibilité d’utilisation d’autres combustibles liquides, en l’occurrence les alcools.
Ce travail comporte deux parties, une étude thermodynamique théorique de la variation du
rendement réversible, la force électromotrice ainsi que la densité d’énergie et l’énergie
spécifique de la température standard à 1000 K, d’une pile à combustible alimentée en
hydrogène et avec des alcools ayant un nombre de carbone de un à cinq. Le second volet de ce
travail est en rapport avec l’étude électrochimique de l’oxydation des alcools étudiés dans la
partie thermodynamique. Cette exploration a été conduite par voltampérométrie cyclique sur
platine en milieu basique. L’étude de l’électrooxydation de quelques mélanges d’alcools a
également été entreprise dans la partie expérimentale de cette tèse.
Les résultats de l’investigation thermodynamique soutenus par les caractéristiques propres
à chaque combustible telles que le mode de production, l’aisance quant à son stockage et
distribution ainsi que l’impact sur la santé humaine représenté par la valeur limite d’exposition,
montrent que le méthanol, éthanol et hydrogène sont bien adaptés à basse température alors que
le méthanol, éthanol et les isomères du propanol sont suggérés pour les températures entre
373,15 et 600 K. Le méthanol, éthanol, les isomères du propanol, 2-methylpropan-2-ol et le
butan-2-ol, dans l’ordre dans lequel ils sont cités, paraissent plus performants si la température
est incluse dans l’intervalle [600 ;1300] K.
L’examen des voltampérogrammes relatifs à l’électrooxydation du méthanol, éthanol,
propan-1-ol, propan-2-ol, butan-1-ol et pentan-1-ol approfondit par la déduction des paramètres
cinétiques en l’occurrence le potentiel de début d’oxydation, la densité de courant du pic et son
potentiel, le rapport entre les densités de courant des pics ; aller et retour, ainsi que la charge
libérée lors de l’électrooxydation de l’alcool, révèle l’existence d’une concentration optimale
permettant une cinétique d’électrooxydation maximale. Cette concentration optimale est variable
selon l’alcool. Elle est égale à 1 M, 0,5 M, 0,25 M, 4 M, et 2 M pour le méthanol, éthanol,
propan-1-ol, propan-2-ol, butan-1-ol et pentan-1-ol, respectivement. La difficulté quant à la
rupture de la liaison C-C serait responsable du comportement observé chez les alcools
aliphatiques ayant de 1 à 3 carbones. L’amélioration de la solubilité du butan-1-ol et pentan-1-ol
dans la phase aqueuse grâce à la présence des anions OH- permettrait l’électrooxydation d’un
nombre croissant de molécules d’alcool à mesure que la concentration augmente.
Résumé
L’étude de l’influence de la température sur l’électrooxydation des alcools a été conduite à
25, 45 et 55°C. Il en résulte qu’à 45°C, un pic de courant maximal est observé associé avec une
charge maximale libérée pour les alcools étudié, sauf pour le cas du propan-1-ol. La cinétique
d’électrooxydation des alcools diminue dans l’ordre suivant : méthanol, éthanol, propan-2-ol,
propan-1-ol, pentan-1-ol et butan-1-ol.
L’exploration de l’électrooxydation des mélanges d’alcools à 25 et 55°C a montré qu’une
solution à 0,35 M méthanol + 0,15 M éthanol donnait une cinétique d’électrooxydation
maximale à 55°C alors que l’ajout du propan-2-ol à la solution alcaline de méthanol ou éthanol
permettait d’étendre le domaine de potentiel d’opération d’une pile à combustible.
La combinaison des résultats obtenus dans les deux parties de cette thèse convergent vers
l’utilisation du méthanol, éthanol et propan-2-ol à 45°C. Le mélange d’alcool est lui aussi
prometteur, notamment le mélange méthanol + éthanol (0,35 M/0,15 M). En raison de leur faible
miscibilité avec l’électrolyte alcalin en plus de la taille de leur molécule, l’électrooxydation du
butan-1-ol et pentan-1-ol n’a pas été concluante en comparaison avec les autres alcools. Une
investigation plus poussée serait nécessaire pour conclure définitivement sur la possibilité ou pas
de leur utilisation dans l’alimentation des piles à combustible à alcool direct. Il serait très
intéressant de poursuivre l’étude expérimentale à des températures au dessus de 55°C, en
exploitant l’étude théorique, afin de faire une meilleure sélection des alcools à utiliser comme
combustible dans le domaine de températures élevées.