Ecologie de la reproduction du Fuligule nyroca Aythya nyroca au niveau du lac Tonga, Nord-est de l’Algérie

Abstract

La conservation des zones humides et de leur biodiversité représente une priorité majeure pour la sauvegarde des écosystèmes et des espèces. Pour être efficace, cette dernière doit s’appuyer sur une bonne connaissance de l’écologie des espèces qui peuplent ces milieux, notamment les espèces rares ou en recule dans leur aire de répartition. Leur déclin signale le plus souvent un grave dysfonctionnement, c’est le cas du fuligule nyrocaAythyanyroca qui est une espèce protégée, classée vulnérable sur la liste rouge de l’IUCN.L’Algérie abrite un effectif important de cette espèce. Le Lac Tonga et probablement le Lac Fetzara (malgré le manque de données pour ce dernier) accueillent la majeure partie de l’effectif en Algérie. Notre étude, étalée sur deux années successives 2011 et 2012, est une contributionà la connaissance d’une phase cruciale du cycle de vie du fuligule nyrocaAythyanyroca qui est celle de la reproduction au niveau du lac Tonga. Nous avons étudié son écologie de reproduction. La grandeur de ponte a varié entre 4 à 29 oeufs/nids en moyenne de 13,27 ± 5,98 oeufs/nids, ( N= 26 nids), en 2011. En 2012, la grandeur de ponte a varié de 6 à 17 oeufs/nids en moyenne de 11,76 ± 3,67 oeufs/nids, ( N= 17 nids). Avec un taut d’éclosion des oeufs de 71% en 2011 et 74% en 2012, des nidsoul’éclosion a étéréussis. En 2011, l’espèce a montré un succèsreproductif de 44%, en 2012, a été de 33%. En comparant nos résultats concernant les paramètres liés à la reproduction du Fuligule nyrocaAythyanyroca dans la Numidie avec les résultats obtenus à la plaine de la Mitidja et en Europe soulignant des différences dans la date de ponte, les dimensions des œufs et de la grandeur de ponte. Nos données suggèrent que la sélection des sites de nidification est fortement influencée par la densité de végétation pour assurer un bon camouflage des nids, la hauteur du support végétal et une profondeur d’eau relativement importante. Nous avons ainsi relevé un taux relativement élevé de parasitisme conspécifique et de parasitisme interspécifique surtout, expliqué probablement par la forte densité des nids et le nombre limités d’habitats favorisés pour les accueillir ou à une prédation intense, causée par la couleuvre vipérine Natrixmaura. Nos données indiquent un faible succès de la reproduction causé par un fort taux d’échec dela reproduction, dû principalement à l’abandon de la femelle des nids au Lac Tonga.