Résumé:
La Vallée de Oued Righ constitue un lieu idéal d’hivernage pour une grande diversité
d’oiseaux d’eau et en particulier le Flamant rose Phoenicopterus roseus. L’étude de l’écologie
de cet échassier durant trois saisons 2004/2005, 2007/2008 et 2009/2010 a montrée que cette
espèce y hiverne avec des effectifs dépassant le 1% international. Plus de 32 000 individus
(adultes et immatures) ont été dénombrés pendant la saison d’hivernage 2004-2005 dans
toutes les zones humides de l’éco complexe. Ces oiseaux semblent préférer les plans d’eau
spacieux, vastes et éloignés de tout dérangement tels les Chotts Merouane, Melghir et Tindla
qui, à eux seuls, ont hébergé plus de 90% des Flamants roses hivernants dans la vallée. Les
facteurs hydrologiques de ces zones humides conditionnent les dates d’arrivée et de départ de
ces oiseaux et influent sur les capacités d’accueil de ces écosystèmes.
L’étude des rythmes d’activités diurnes du Flamant rose dans le Chott de Tindla et le
Chott Merouane a montrée que leur bilan total est dominé par l’alimentation (environ 70% et
72% respectivement) avec un taux légèrement plus élevé chez les immatures que chez les
adultes principalement dans le dernier site. Par ordre décroissant, les autres activités sont la
marche (12%) qui est généralement associée à la recherche de la nourriture, le sommeil
(08%), la toilette ou l’entretien du plumage (04%), le vol (02%), l’antagonisme (02%) et les
activités de parade (02%) pour Chott de Tindla. Dans le Chott Merouane, le sommeil avec
13% vient en deuxième lieu. Il est suivi par la toilette (07%), la marche (04%), le vol
(01,50%), l’antagonisme (01,50%) et les activités de parade (01%). Ces deux dernières
activités ne sont observées que chez les adultes. Les parades sont notées exclusivement à
partir du mois de décembre et les activités d’antagonisme sont observées tout le long de
l’hiver. Des visites nocturnes, n’ont pas livré de différences majeures entre les effectifs
diurnes et nocturnes.
Le Flamant rose Phoenicopterus roseus s’est reproduit en 2010 dans le Chott
Merouane. La colonie est composée de deux noyaux distants de 1 km et renferme plus 2600
nids. Le succès biologique de reproduction de l’ordre de 86%.