Résumé:
En Algérie, la qualité médiocre des eaux et le manque de ressources en eau pour l'irrigation représentent un défi majeur pour préserver la production agricole, notamment dans les régions arides et semi-arides du pays. Une étude a été menée dans la région de K’sob, près de M’sila, où les eaux de l’Oued K’sob, alimenté par le barrage de K’sob, irriguent les terres agricoles. Dix stations d’eau et quatre parcelles du sol ont été choisies, afin de prélever des échantillons d’eau et du sol tout en suivant trois cultures : fève, tomate, poivron, dans le but d’étudier la composition physicochimique des eaux d’irrigation, les propriétés des sols de la région et leur influence sur la croissance et la productivité des cultures. Les résultats obtenus montrent une forte salinité des eaux (0.1 % - 3.9 %), une minéralisation élevée (TDS 794-4 120 mg/l, CE 1 589-7 100 µS/cm) et une contamination à base de nitrates et de nitrites. D’après le diagramme de Piper, les eaux de Oued K’sob montrent un faciès chimique chloruré sodique et potassique ou sulfatée sodique. Ainsi, les concentrations en (Ca+2, Mg+2, Na+, K+, SO₄²⁻, Cl⁻, HCO₃⁻) présentent des valeurs élevées, ce qui confirme la dominance du faciès chloruré sodique et potassique. L’analyse granulométrique montre que le sol présente une fraction limono-argileuse dominante et une faible fraction limono-sableuse. La salinité est bien marquée et le pH oscille entre alcalin et très alcalin, alors que la teneur en matière organique est élevée. Les bases échangeables montrent une forte concentration de (Ca+ > 20 %) et (K+ > 0,4 %) et des valeurs modérées pour (Mg+2, Na+). L’analyse des éléments des traces métalliques (ETM) montrent que les concentrations en fer, cuivre, aluminium, manganèse et cobalt dépassent les normes établies par l’OMS, tandis que les niveaux de zinc, chrome, titane et nickel restent conformes aux normes. D’autre part, le rendement des plantes cultivées dans la région de K’sob est influencé par les eaux d’irrigation, ce qui révèle que les cultures de fèves sont les plus adaptées, avec des résultats similaires à ceux de l’échantillon témoin avec un bon rendement. Les poivrons, bien que moins performants, montrent des rendements satisfaisants, tandis que les rendements des tomates sont les plus faibles. L'étude révèle l'importance d'améliorer la gestion des eaux de surface pour promouvoir le développement durable, garantir une meilleure qualité d'eau d'irrigation, améliorer les rendements des cultures et diminuer la pollution.
