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Title: Le discours du Corps et sa Représentation dans les deux romans : Au commencement était la mer et Cette Fille-là De Maissa BEY
Authors: BENHIMOUD, Amina
Keywords: discours - Corps- Représentation - romans- mer - Maissa BEY
Issue Date: 7-Jul-2019
Abstract: Nous avons constaté que l’écriture de Maissa Bey n’est pas seulement celle de l’urgence. C’est surtout l’expression d’une parole axée principalement sur le corps des femmes. Et c’est ce que nous avons essayé de démontrer tout au long de notre analyse. L’écriture de Maïssa Bey est un savant mélange entre histoire collective et histoire personnelle. C’est à travers l’évolution dans le temps que notre écrivaine place ses personnages féminins. Nos deux romans d’étude s’étalent depuis l’indépendance du pays jusqu’au coeur des années 90 et au-delà. C’est dire le choix de notre écrivaine de faire sienne l’histoire avec un grand H de l’Algérie. Maïssa Bey associe dans la plupart de ses romans la mémoire collective avec la mémoire individuelle. Nous serons même tentés de dire que la mémoire du corps est celle qui prédomine dans ses écrits. Les textes de Maïssa Bey font partie des ouvrages qui essayent de dire la violence tout en essayant d’aller jusqu’aux sources du mal. Le contexte socio-culturel et politique dans lequel évoluent les personnages est régi par les mêmes procédés envers les femmes. Que ce soit dans les années 60 ou dans les années 90, la femme est à chaque fois victime de l’emprise de l’homme et de sa violence. Le premier roman de Maïssa Bey, Au commencement était la mer, nous présente une jeune fille qui va subir dans sa chair la douleur et l’abandon. Maïssa Bey, nous présente des femmes perdues, aliénés et souvent torturés. Dans une société qui évolue dans un présent plus tourné vers le passé que vers l’avenir, la douleur des femmes est omniprésente à chaque instant dans ses récits. C’est ainsi qu’afin d’expliquer cette situation problématique, Maïssa Bey revoit les mécanismes qui génère la violence envers les femmes. Elle essaye à travers l’étude d’un très grand nombre de personnages féminins, de déceler les éléments qui relient tous ces actes de violence. Il faudrait préciser par ailleurs que la violence dans ses récits, est généralisée et touche une grande frange de la société. C’est les grands bouleversements de l’histoire qui vont modelés le quotidien des femmes. Le recours à l’histoire afin d’expliquer les évènements collectifs et aussi personnels, est palpable dans l’écriture de Maïssa Bey. Nous avons constaté également que Maïssa Bey va mettre en contexte la violence et ses différents aspects. Elle va parler de despotisme et d’autoritarisme dans une 99 société gangrénée par la corruption. Cependant, le travail de notre écrivaine n’est pas axé sur le macrocosme de la violence. C’est à travers l’intimité et le ressentie des femmes esseulées et abandonnées qui se construit la trame narrative imaginée par notre écrivaine. Elle met en scène une société rongée par l’avarice, le népotisme et les brimades. La femme est décrite le plus souvent comme un être qui se bat contre des spectres tapés dans l’ombre. C’est dire l’ampleur du mal à partir duquel se construit la tragédie des personnages féminins chez Maïssa Bey. Le silence des femmes et le dénigrement ainsi que le refoulement font offices de matrices à partir desquelles se forment les différents récits. Chaque récit est une mise en abyme, qui introduit le lecteur dans les petits détails d’une vie de malheur et de combat. Les femmes dans les récits de Maïssa Bey se battent contre l’exclusion et l’oubli. Que ce soit dans la maison familiale, dans un asile ou dans les lieux de travail, la femme est continuellement en quête de reconnaissance. Sur le plan socio-historique, Maïssa Bey est constamment en train d’essayer de réinscrire dans son véritable contexte, l’exclusion des femmes. La mémoire des femmes devient la clé de voute pour comprendre le lien entre le corps comme réceptacle de la violence masculine et l’histoire du pays. Il faudrait souligner également l’importance pour Maïssa Bey de comprendre l’évolution de la violence durant les années 90. Une évolution qui va de pair avec une régression au niveau des libertés de la femme. Faire une jonction entre le passé et le présent est significatif d’une caractéristique intrinsèque à l’écriture de Maïssa Bey. L’indépendance du pays a mis fin à des années de guerres et d’exactions qui ont été marqués par l’usage systématique de la violence. Ces atrocités ont généré une aptitude à la violence qui permet au dominant d’instaurer sa suprématie sur le dominé. Le corps souffrant des femmes fut le plus souvent le théâtre des horreurs commises durant la guerre de libération. C’est cet épisode douloureux de l’histoire du pays que les algériens ont vécu une seconde fois durant la décennie noire. 100 L’écriture de Maïssa Bey s’inspire donc, de la réalité afin de construire son univers romanesque. Le manque d’objectivité par contre, rend son écriture plus personnelle. C’est ainsi qu’on constate que l’écriture chez elle, générée par une situation difficile, lui permet de dire sans tabous la réalité des choses. Elle nous transmet à travers ses écrits l’honnêteté d’une observatrice qui montre à vif le vécu des femmes. Un vécu qui continue de suscité plusieurs questionnements qui ne demandent qu’à être développer dans des travaux à venir.
URI: http://dspace.univ-guelma.dz:8080/xmlui/handle/123456789/4263
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