Résumé:
Dans de nombreux films comme dans de nombreux romans, on retrouve
l’indication suivante adressées au lecteur à titre d’information : « cette histoire est
basée sur des faits réels. »
C’est ainsi que va opérer Maissa Bey : se baser sur des faits réels pour construire sa
fiction. Comme on l a déjà souligné ce procédé est appelé « fonctionnalisation ».
L’auteure est donc passée du roman autobiographique au roman autofictionnel. Elle va
donc greffer de nombreux faits historiques sur son récit imaginé, le lecteur est alors
appelé à faire un va et vient incessant entre l’Histoire avec grand « H » et l’histoire
fictive ou plutôt fictionnelle.
Par ailleurs, l’écrivaine va utiliser l’histoire personnelle pour figurer l’histoire
collective et pour cela elle fait appel à trois protagonistes avec une forte charge
sémantique et symbolique et un espace fermé lui aussi très suggestif.
Les personnages sont donc peu nombreux mais ils sont significatifs et de leur
communication va naitre progressivement des faits historiques douloureux et ancrés
dans leur mémoire.
Encore une fois, l’homologie entre Histoire et histoire, entre réalité et fiction,
entre le vécu et le raconté apparait dans le roman, d’ailleurs la typographie joue aussi
un rôle dans ce rapport puisque le récit Historique est inscrit en italique.
En somme, les deux hypothèses émises se trouvent confirmées après notre
analyse. Cependant, étant donné que Maissa Bey a écrit pas mal de romans
autobiographiques ou autofictionnels, il serait intéressant de faire une lecture
intertextuelle pour d’éventuelles autres recherches.