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Le récit de Guy de Maupassant : le Horla fait partie des contes fantastiques de
l’auteur, en fait, il existe trois versions de ce récit, ce mémoire a été conçu à partir de
la troisième version, celle de 1887 .
Comme la plupart des nouvelles fantastiques de Guy de Maupassant (la
chevelure-1884, la main-1889 …..Etc.) Le Horla n’est pas une pure fonctionnalisation
mais une création fictive, issue de l’imaginaire de l’auteur et faisant partie de ses
oeuvres fantastiques.
Contrairement aux nouvelles littéraires ou aux romans, le lecteur de la nouvelle
fantastique n’est pas emporté dans une trame romanesque linéaire, avec un début des
évènements et une fin. Au contraire, il se trouve pris dans les méandres d’un récit ou
les éléments étranges et surnaturels le laissent perplexe et sans issue. Comme le
narrateur lui-même, le lecteur éprouve des sensations d’angoisse, d’expectative et de
suspense car la nouvelle fantastique en l’occurrence le Horla, de par sa structure, ne
donne pas de solution à la fin.
En effet, le Horla est une nouvelle traversée de part en part, de bout en bout par
le fantastique et le mystère. Ces éléments spécifiques de ce type de récit existent dans
le corpus : le cauchemar, le délire hallucinatoire, la psychose et la mort constituent les
thèmes redondants dans le conte en question.
D’un autre côté, le narrateur et le lecteur sont pris dans une atmosphère
troublante, dans un tourbillon de vertige et de mystère, dans un univers
invraisemblable et hallucinant. Ce qui augmente ces frissons et cette terreur c’est que
les faits insolites sont ancrés dans la réalité : le narrateur est seul et intrigué, des lieux
obscurs et effrayants, des objets mystérieux et maléfiques sont placés dans un décor
vraisemblable et réel. Ce décor issu du réel va être investi d’évènements fantastiques et
fantasmagoriques qui dépassent l’entendement humain comme l’illustre notre corpus.
En effet le Horla est une suite d’évènements bouleversants et énigmatiques inscrits
dans des espaces réels tels que la maison, le jardin, la foret, le bateau, le mont saint
Michel, Rouen etc...
Ces éléments et ces espaces réels constituent la base sinon le substrat des
évènements fantastiques, ils accentuent au plus haut point l’aspect surnaturel pour
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mieux l’accréditer, le registre réaliste est constant avec le choix des détails de la vie
quotidienne, le comportement des personnages et les effets de langue pittoresque,
ainsi, dans le registre fantastique, l’irréel est présenté comme un réel possible.
Il semble aussi que dans le Horla, Maupassant se projette sur son narrateur qui
lui-même se projette sur le Horla. Il y a par conséquent une réciprocité entre la réalité
et la fiction, entre Maupassant et ses deux personnages, entre le réel et le fantastique.
Cependant, même si cette recherche a tenté d’élucider certaines questions,
quelques-unes restent posées à propos de la création même du Horla de Maupassant :
Est-ce l’effet de l’écriture, est-ce l’imagination débordante de l’auteur, est ce que c’est
son (moi ) et son ( ça ) qui parlent à la fois, est-ce les séquelles de sa maladie physique
et mentale, ou est-ce tous ces éléments à la fois ? En d’autres termes, le narrateur est-il
le double de l’auteur ?
Ce mémoire a tenté de répondre a ces préoccupations interprétatives, mais,
selon notre point de vue, seule une étude psychocritique qui partirait des images
obsédantes au mythe personnel comme le soutient Charles Mauron, pourrait répondre
à cette question du narrateur double de l’auteur mais pour cela il faudrait une étude
intertextuelle ou hypertextuelle de toutes les nouvelles fantastiques de Maupassant.
Cela ferait l’objet d’un autre mémoire, peut être ! |
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