Résumé:
Les règles parasismiques algériennes permettent d’atteindre un niveau de sécurité acceptable
pour les structures neuves situées en zone sismique. Par contre le bâti existant pose encore des
problèmes importants de sécurité en cas de tremblement de terre violent parce qu'il a été dimensionné
selon des coefficients d'accélération du sol inférieurs aux coefficients actuels ou bien parce que les
règles parasismiques n'étaient pas respectées.
Devant l’importance du volume de constructions existantes, et en particulier les structures en
portiques en béton armé qui représentent le système porteur le plus utilisé localement, où les
expertises post-sismiques de Boumerdes 2003 ont montré une grande vulnérabilité. Il est ainsi
indispensable de se préoccuper de la problématique de la vulnérabilité sismique de ce type de
structures. L’outil performant et puissant pour l'évaluation de la vulnérabilité sismique des structures
est l’utilisation des courbes de fragilité. Les courbes de fragilité ont une grande utilité pour quantifier
les dommages physiques et économiques des bâtiments qui ont subi un séisme donné. Cette étude
présente le développement des courbes de fragilité analytiques représentatives des structures portiques
en béton armé résidentielles de moyenne hauteur (mid-rise) en tenant en compte les caractéristiques
structurales spécifiques du bâti algérien. La dérivation des courbes de fragilité analytiques est basée sur
la méthode probabiliste du spectre de capacité (CSM), cette dernière combine une analyse statique
non-linéaire (Pushover) avec une analyse par spectre de réponse. Les matériaux et les spectres de
demande des modèles ont été pris en compte comme des variables aléatoires en utilisant la technique
d’échantillonnage hypercube latine (latin hypercube sampling). La plupart des méthodes existantes qui
modélisent l’endommagement des structures acceptent une hypothèse de distribution log-normale, ce
modèle loi log normal contrôlé par deux paramètres: sa valeur médiane et son écart type. Afin de
définir ces paramètres, des simulations de Monte-Carlo (MCS) sont effectuées pour générer 1000
échantillons. Les résultats de courbes de fragilité obtenues suite à ces analyses ont été appliquées sur
deux cas réels de bâtiments touchés par le séisme de Beni Ilmene 2010 (M’sila, Algérie), afin d’évaluer
les dommages.