Résumé:
Les matériaux cimentaires sont handicapés par leur faible résistance à la traction et par leur
fragilité, qui les rendent particulièrement sensibles à la fissuration notamment la fissuration de
retrait. Si la fragilité est souvent palliée par le renforcement par des armatures, leur mise en
place est difficile voire impossible dans certains cas. Le renforcement par des fibres est une
solution alternative qui reste perfectible dans ce sens où celle -ci n’empêche pas la fissuration
mais en limite l'ouverture.
La solution idéale est un matériau cimentaire capable de supporter des déformations
importantes avant localisation de la fissure. Pour cet objectif, nous avons opté pour
l’incorporation de granulats déformables en substitution au sable et nous avons décidé
d’utiliser des granulats de caoutchouc issus du broyage de pneus usagés. Ces granulats ont été
introduits en substitution volumique partielle des granulats naturels. Nous avons également
introduit des déchets de brique dans ce mortier afin d’obtenir un matériau cimentaire
écologique.
Dans les deux cas, la dimension maximale du plus gros grain est de 4 mm (mortiers).
En contrepartie des chutes de résistances en compression et en traction, la capacité de
déformation avant localisation de la macro fissuration est nettement plus élevée en présence
de granulats caoutchouc.
Les variations dimensionnelles de retrait des mortiers de ciment incorporant des granulats
caoutchouc sont plus élevées, les résultats ont démontré que le composite obtenu à une plus
grande résistance à la fissuration de retrait.
Ainsi, lorsque la résistance à la fissuration est une priorité, l’incorporation de granulats
caoutchouc dans les matériaux cimentaires est une réponse pour des applications plus
durables et constitue une nouvelle voie de valorisation des pneumatiques usagés non
réutilisables.