Résumé:
L’utilisation des codes de calcul dans la prévision du comportement des terrains ou des
ouvrages de grande ampleur nécessite la détermination des paramètres mécaniques du sol sur
des très grandes échelles géométriques. Les données obtenues par les essais de
reconnaissances géotechniques ne sont représentatives que de la zone située dans le voisinage
immédiat du sondage. Elles permettent par contre une identification précise de la stratigraphie
des terrains rencontrés et une première évaluation de leurs caractéristiques mécaniques. Par
ailleurs les reconnaissances géophysiques par sismique réfraction permettent une approche
globale de la zone, en définissant les horizons les plus importants et des valeurs moyennes de
leurs modules dynamiques sur une grande échelle. Une complémentarité entre les
reconnaissances géophysiques globales et les reconnaissances géotechniques locales doit donc
être trouvée. Cette complémentarité est cruciale dans les reconnaissances de terrain pour la
mise en place d’ouvrages tels que des pipelines ou des câbles de télécommunication dans les
fonds marins sur des très grandes distances linéaires (plusieurs centaines de kilomètres).
Le travail de ce mémoire traite des relations qui peuvent être obtenues entre les données
géophysiques et géotechniques dans les sables marins à faible profondeurs, sur les tous
premiers mètres qui intéressent les conditions d’enfouissement des ouvrages linéaires. Le
travail comporte des aspects expérimentaux et numériques.
D’une part, une campagne d’essais en chambre d’étalonnage a été menée afin de réaliser en
parallèle, dans des conditions contrôlées, des profils pénétrométriques (CPT) et des mesures
« cross-hole » de vitesses de propagation d’ondes. L’analyse des résultats obtenus porte sur
l’influence des paramètres expérimentaux (densité, contrainte, type de matériau, degré de
saturation) sur les vitesses d’ondes de compression et de cisaillement et sur la résistance de
pointe pénétrométrique. Un modèle permettant d’interpréter la réponse du pénétromètre
statique à très faible profondeur a été adapté. Les résultats sont confrontés avec ceux d’autres
études effectuées à plus grande profondeur et des corrélations spécifiques sont proposées
entre la vitesse d’onde de compression et la résistance de pointe.