Résumé:
Ce mémoire renvoie inéluctablement à la problématique de Françoise Lavocat et son
concept de monde possible et dystopique. Il s’agit de lire , comprendre et interpréter ce
monde possible imaginé par le romancier algérien Boualem Sansal à travers son roman 2084
ou La fin du monde qui est selon de nombreux critiques une réécriture de l’œuvre de Georges
Orwell 1984. Si l’écrivain britannique a mis au point une fiction où il met à nu les systèmes
totalitaires tels que le communisme et le nazisme, l’auteur algérien, quant à lui, a crée une
autre fiction ou plutôt une transfiction où il imagine le monde futur (2084) dominé
totalement par un système fanatique et religieux appelé la Juste Fraternité , avec un espace
légendaire et fabuleux appelé l’Abistan. Cependant l’auteur Boualem Sansal a crée des
personnages à visage humain qui s’opposent par leurs pensées et leur libre arbitre à ce
système totalitaire et tentaculaire.
Utilisant une écriture onirique où se mêlent la fable, l’étrange et le fantastique, le
romancier laisse le lecteur empirique dans une perplexité quasi-totale, et cela du début
jusqu’ à la fin de la fiction. Cependant , le lecteur averti, peut par sa réflexion et son analyse
inférer du sens à cette fable cauchemardesque et l’interpréter pour y voir que 2084 est une
parabole qui veut signifier un futur apocalyptique et dystopique. La vision de l’auteur
Boualem Sansal comme celle de nombreux observateurs, journalistes, philosophes et
scientifiques reste une vision pessimiste du monde à venir, un monde possible mais
hypothétique.
2084 ou la fin du monde signifie aussi au niveau symbolique la frontière entre le bien et le
mal, frontière dont rêve le héros « ATI » du début jusqu’ à la fin du récit. Cette philosophie
du bien et du mal a été interpréter par le philosophe allemand Nietzsche dans son ouvrage
par-dessus le mal et le bien où il fait une critique de la morale religieuse qui transforme les
gens en moutons de panurge sans réflexion et sans imaginaire. C’est ce que veut signifier
aussi le romancier algérien à travers sa fiction 2084 ou la fin du monde.