Résumé:
Les friches industrielles sont souvent traitées comme un problème exclusivement économique.
Or l ’évolution des discours q u ’on leur consacre, tout autant que l ’évolution des pratiques de
reprises de friche, montre que les questions soulevées sont également culturelles et formelles,
si bien que finalement la requalification des espaces industriels introduit au coeur d ’un
changement majeur aujourd’hui : la vie avec ses qualités d ’urbanité, devient un des
fondements de l ’activité économique.
On assiste depuis une trentaine d ’années à un mouvement de réappropriation de friches,
notamment industrielles, par des artistes ou des porteurs de projets culturels. Si en France,
les premières ont été réinvesties dans les années 1970, le phénomène s ’est véritablement
développé à partir du milieu des années 1980 et concerne aujourd’hui l ’Europe comme
d ’autres régions du monde. En effet, le processus de désindustrialisation s ’accompagne du
bouleversement d ’un style de vie rythmé par l ’activité des industries, autrefois nerfs de ces
villes et creuset d ’une culture ouvrière forte.
Bien q u ’il existe de fortes différences entre les friches selon les villes, différences liées à la
taille des villes, à leur actuelle croissance économique, à la nature des tissus urbains et
industriels, on peut toutefois affirmer une certaine spécificité des réhabilitations en milieu
urbain notamment vis-à-vis de celles qui s ’opèrent en périphérie des villes ou dans les zones
semi-urbanisées.
Cette problématique s ’est concentrée sur la ville Annaba et plus particulièrement les friches
de TABACOOP. L ’objectif de la recherche a visé la compréhension du processus de
réhabilitation au travers de l ’analyse des facteurs favorisant ou faisant obstacle à ce