Résumé:
Face aux défis auxquels sont aujourd'huiconfrontés les espaces verts urbains publics, la participation des acteurs urbains à leur gestion est devenue une nécessité et un enjeu majeur pour les décideurs urbains. A l'heure où de nombreux pays fournissent plusieurs stratégies réussies pour promouvoir la participation à la gestion de ces espaces, le phénomène de participation limitée de ces acteurs se répand dans de nombreux pays africains.
Cette étude vise à promouvoir la participation limitée des acteurs touchés, c'est-à-dire les usagers et les acteurs intéressés, soit les associations, à Jijel. Afin de servir la problématique posée, l’étude commence par la compréhension du système de gestion et de gouvernance des espaces verts adopté dans cette ville en adoptant le modèle (G&M). Ensuite, les facteurs affectant la participation de ces acteurs ont été identifiés en s'appuyant sur la théorie de Lewin selon laquelle la participation est un comportement humain affecté par plusieurs facteurs positifs et négatifs. Finalement, cette étude a également déduit le véritable niveau de participation de ces acteurs en revenant à l'échelle d'Arnstein, et sous l'angle que la participation est également un comportement biophilique, elle a conclu les comportements biophiliques générés par ces espaces. À cette fin, une enquête exploratoire a été menée via des entretiens semi-directifs avec les autorités, en tant qu'acteur concerné, et deux associations pour comprendre le système de gestion et de gouvernance. Puis, les observations in situ ont servi à sélectionner les espaces verts urbains publics inclus dans cette étude,suivant les critères établis, à leur analyse spatiale et à leur évaluation qualitative. Finalement, une enquête fondamentale a été effectuée via des questionnaires auprès des usagers et des entretiens semi-directifs auprès de ces associations pour déterminer les facteurs affectant leur participation. L'analyse statistique à l'aide de SPSS pour analyser les données du questionnaire et l'analyse manuelle du contenu des données des entretiens semi-directifs, ont été utilisées.
Les résultats l’enquête exploratoire ont montré que la gestion des espaces verts à Jijel, y compris publics urbains, incombe aux autorités locales, avec une modeste participation civique, physique, autonome et conjointe des usagers et des associations. Ces constats ont renforcé la problématique de l’étude sur la participation limités des acteurs touchés et intéressés. Les résultats de l'enquête fondamentale révèlent l'existence des facteurs internes personnels et des facteurs externes reliés aux facteurs sociaux, c'est-à-dire l'impact de la société et des autorités, et aux facteurs physiques, c'est-à-dire la conception et l'aménagement des espaces, affectant la participation des usagers et des associations. En effet, les facteurs personnels ont été jugés positifs et motivants, par opposition aux facteurs sociaux, qui étaient des facteurs négatifs et décourageants à la participation notamment l'impact des autorités, Tandis que l'effet des facteurs physiques variait entre positif stimulant et négatif obstructif selon leurs préférences pour les caractéristiques distinctives des espaces. Conformément aux résultats obtenus, la participation civique des usagers a été classée en « non-participation » et celle des associations en « participation symbolique ». Les comportements biophiliques des usagers a également oscille entre positifs en retour à la plupart des caractéristiques de ces espaces correspondant à leurs préférences, et négatifs notamment en matière de sécurité au sein de ces espaces. Ces résultats tendent à aider les décideurs urbains à élaborer des stratégies locales adéquates pour promouvoir la participation de ces acteurs, en repensant la politique de gestion et de gouvernance adoptée et en assurant la conception et l'aménagement appropriés des espaces verts publics urbains