Résumé:
La valorisation d'un patrimoine peut s’avérer être une démarche compliquée et sa mise en tourisme
peut l'être davantage, particulièrement dans un patrimoine habité et inscrit à la liste du patrimoine
mondial de l'UNESCO.
La Vallée du M'Zab, construite au Xe siècle par le peuple ibadite en exil, illustre parfaitement la
faculté de l'homme à s’adapter à l'extrême dureté de son environnement. Cinq ksour (villages
fortifiés) sont sortis de cette terre aride et hostile.
Aujourd’hui, cette vallée considérée comme un chef-d’œuvre d'urbanisme rencontre des problèmes
d'ordre architectural et urbanistique.
Pour A. Ravereau : « L’architecture n’est pas une recherche de forme pour l’œil. Elle est avant tout
une recherche maximale avec le climat, qui lui, est permanent et avec les conditions de vie qui, elles
changent constamment. » (Ravereau, 1980). Il propose, bien avant le concept de « développement
urbain durable » de « s’intéresser au lieu, aux traditions, au climat, pour inscrire le projet
d’architecture dans l’épaisseur d’une culture, privilégiant l’enracinement dans le site ».
Cette commination a pour principaux objets de déterminer les facteurs essentiels qui ont conduit à la
détérioration du patrimoine architectural mozabite. Il est question par la suite d'émettre une hypothèse
que le développement touristique de la région peut contrer cet effet de dégradation. Ainsi, la mise en
tourisme de ce patrimoine peut le rendre plus intéressant au regard de ses occupants.